Budget provincial 2024-2025
Avril 2024
UN BUDGET À SAVEUR DE RALENTISSEMENT ÉCONOMIQUE
Le 12 mars dernier, le ministre des Finances du Québec, M. Eric Girard, a déposé le budget provincial 2024-2025. Sans surprise, ce budget reflète le ralentissement économique des derniers mois avec un report de l’équilibre budgétaire et un déficit budgétaire de 11 G$. Concrètement, cela représente des investissements totalisant 8,8 G$ d’ici 5 ans, principalement en santé et en éducation. Les mesures suivantes concernent le secteur bioalimentaire et les détaillants.
ÉCONOMIE RÉGIONALE
Lors de la campagne électorale de 2022, la Coalition Avenir Québec s’est engagée à investir 470 M$ afin de soutenir l’économie régionale et d’assurer les services de proximité des villages. Il s’agit d’un engagement important du gouvernement. À ce titre, une enveloppe de 50 M$ est prévue dans le
cadre du budget afin de répondre partiellement à l’engagement.
Le gouvernement alloue 22,6 M$ en 2025-2026 au programme Accès entreprise Québec afin d’assurer le maintien des services offerts par l’intermédiaire des municipalités régionales de comté (MRC) pour
accompagner les entreprises, dont les détaillants en alimentation.
Soulignons également des investissements de 9 M$ additionnels sur trois ans qui permettront notamment d’appuyer le repreneuriat et d’assurer la relève entrepreneurial.
MAIN-D’ŒUVRE
Selon l’information disponible, aucune nouvelle mesure pour favoriser l’embauche ou l’attraction des travailleurs expérimentés des PME n’a été annoncée. Nous déplorons également l’abolition du crédit d’impôt aux entreprises favorisant le maintien en emploi des travailleurs d’expérience (CMETE) mis en place dans le cadre du budget 2019-2020. Le gouvernement miserait davantage sur les derniers changements au régime des rentes du Québec (RRQ), en vigueur depuis le 1er janvier 2024 (modification des règles de calcul de la rente, report de l’âge maximal d’admissibilité à 72 ans et cotisations facultatives pour les prestataires de 65 ans et plus).
AGROALIMENTAIRE
LE GOUVERNEMENT ENTEND FAVORISER LE DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR BIOALIMENTAIRE AVEC DES INITIATIVES TOTALISANT 107,5 M$ SUR CINQ ANS ET QUI VISENT À :
- Soutenir les investissements agricoles à caractère durable (50 M$) ;
- Créer un fonds d’investissement pour l’acquisition de terres pour la relève agricole ;
- Appuyer les producteurs de boissons alcooliques avec le prolongement du Programme d’appui au positionnement des alcools québécois (PAPAQ) (57 M$).
Les investissements au PAPAQ serviront à soutenir l’accroissement des ventes dans le réseau de la SAQ, à favoriser l’adhésion à un programme d’appellations réservées, à appuyer les initiatives de commercialisation et à soutenir le développement des ventes des producteurs artisans de vin.
Bien que nous adhérions au principe d’appuyer les producteurs artisans de vin du Québec, nous nous questionnons sur le bien-fondé de soutenir le réseau de la SAQ au détriment des détaillants en alimentation qui sont des partenaires de choix des vignerons du Québec.
En outre, le gouvernement prévoit 10 M$ pour poursuivre le soutien à AgrÉcoles, un programme d’accompagnement afin d’intégrer l’agroalimentaire dans la vie scolaire pour promouvoir l’adoption
de saines habitudes de vie par les élèves. Une enveloppe de 6 M$ est également allouée à la Tablée des Chefs pour valoriser les surplus alimentaires et améliorer les compétences culinaires des jeunes.
HAUSSE DE LA TAXE APPLICABLE SUR LES PRODUITS DU TABAC
Le gouvernement augmentera le financement des partenaires du comité ACCES tabac afin de prévenir une augmentation des activités de contrebande du tabac.
LE GOUVERNEMENT ANNONCE DEUX HAUSSES DE 2 $ CHACUNE DE LA TAXE APPLICABLE SUR LES PRODUITS DU TABAC POUR LES CARTOUCHES DE 200 CIGARETTES :
- La taxe applicable sur les produits du tabac est passée de 37,80$ à 39,80$ par cartouche de 200 cigarettes le 13 mars 2024
- Une deuxième hausse surviendra le 6 janvier 2025. La taxe applicable s’établira alors à 41,80 $ par cartouche de 200 cigarettes
Au cours des prochains mois, les travaux relatifs au renouvellement de la Politique bioalimentaire seront une occasion de conjuguer les besoins des détaillants avec des solutions concrètes. Nous continuerons de militer pour qu’un programme concret et orienté sur la réalité des détaillants soit mis en place afin d’augmenter la productivité de ces entreprises, notamment en contexte de pénurie de la main-d’œuvre.