Salut à nos gens de métier !

Avril 2024

Éditorial

Comme la majorité d’entre vous, mon entreprise fait face depuis quelques années à un grand défi de main-d’œuvre. Dernièrement, plusieurs de nos employés les plus aguerris, qui ont grandi avec notre entreprise, nous quittent pour vivre une retraite pleinement méritée avec le sentiment du devoir accompli.

J’avais le cœur gros quand Léo Thibodeau m’a annoncé son départ à la retraite après 43 ans de carrière. Il était au côté de mon père lors de l’ouverture de notre précédente épicerie en 1981. Léo en a vu des changements dans sa carrière en grande partie passée derrière une table de boucher. Notre département des viandes vit certainement de grands bouleversements puisque Lucien Lambert s’en va aussi, lui qui était venu prêter main-forte à l’équipe pour l’ouverture du supermarché actuel il y a 19 ans.

Pour souligner leur départ, nous avons organisé un souper avec quelques employés pour les remercier, mais aussi pour célébrer leur motivation et leur engagement à travers les ans. Comment remplacer ces gens de métier du détail alimentaire ? Ils ont commencé à leur plus jeune âge et avaient la voie d’une carrière toute tracée devant eux. C’était l’âge d’or du commerce de détail, l’époque de Steinberg et des nombreux marchands de proximité qui allaient s’allier pour créer tous les groupes que l’on connaît aujourd’hui. On manque de ressources pour les retenir, le gouvernement venant d’ailleurs d’abolir le crédit d’impôt aux entreprises qui favorisait le maintien en emploi des travailleurs d’expérience.

Il est difficile de voir partir ces gens de métier qui ont permis aux épiciers-propriétaires de tirer leur épingle du jeu dans un marché toujours plus complexe. Le paysage est différent ; c’est à notre tour de savoir nous adapter pour mieux répondre aux besoins des clients. Il y a moins de candidats aujourd’hui, c’est donc d’autant plus important de bien les accompagner dans leur développement. Il faut devenir meilleurs pour transmettre le savoir de nos meilleurs éléments. Au-delà des aspects techniques, il y a tant d’éléments intangibles liés à leur expérience et à leur adaptation à travers les années.

Pourrons-nous automatiser suffisamment de tâches dans nos environnements pour exercer une influence positive sur le service client ? Il semble évident que notre futur est plus que jamais lié aux compétences de nos gestionnaires et à la transmission de ces dernières. Notre association et le CSMOCA développent une foule de pistes de solution comme le nouveau programme gérant performant, ATE boucheries, ISP multirayons, les formations en ligne, etc.

On ne peut pas refaire le passé, mais il est plus que temps que l’on adresse nos modes de gestion et le transfert des compétences. À nous de célébrer nos gens de métier en faisant honneur à leur profession.

Michel Dépatie

Président du Conseil d’administration de l’ADA

Metro Plus Dépatie, Laval

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