Vers une privatisation de la SAQ? : les partis se positionnent

Août 2018

Quelques jours avant la fin de la session parlementaire, le gouvernement de Philippe Couillard a commandé une étude pour évaluer une privatisation totale ou partielle de la société d’État. Le rapport devrait être remis au gouvernement au plus tard le 27 août, tout juste avant le déclenchement de la campagne électorale.

Le ministre des Finances souhaite avoir « un diagnostic stratégique sur la performance de la SAQ et l’évolution de son environnement d’affaires, tout en ayant une analyse des différents scénarios d’évolutions possibles du modèle d’affaires ». L’étude devra considérer les points de vue de la santé et de la sécurité publique, des employés, de l’économie et des finances du Québec.

Depuis quelques années, plusieurs universitaires ont plaidé pour une privatisation partielle de la société d’État. La Coalition Avenir Québec s’est également prononcée en faveur de cette option, à l’inverse du Parti québécois et de Québec solidaire.

Dans son dernier rapport annuel, la SAQ a terminé son exercice financier 2017-2018 avec un bénéfice net de 1,1114 milliard de dollars. Le bénéfice a fini en hausse de 2,6 % malgré les baisses de prix en succursale. Il est désormais documenté que les ventes

des grossistes-épiciers ont reculé de 1 % (pour atteindre 342,7 millions de dollars contre 346 millions de dollars en 2017) tandis que les ventes dans les magasins de la SAQ ont bondi de 4,8 % (2,909 milliards de dollars sur un total des ventes de 3,252 milliards de dollars). L’augmentation des ventes a été réalisée dans la catégorie des spiritueux  (+ 8,3 % soit 787 millions de dollars en 2018 contre 726 millions de dollars en 2017). Le site transactionnel a également connu une popularité fulgurante par rapport à l’an passé.

Avec sa politique commerciale agressive et ses baisses de prix successives, la SAQ a fait mal au réseau de l’alimentation qui constitue pourtant 25% de ses revenus. Nous avons bien du mal à comprendre pourquoi la SAQ a décidé de miser sur le volume plutôt que la valeur ajoutée en diminuant les marges des embouteilleurs et les revenus des détaillants en alimentation, des partenaires d’affaires qui lui rapportent pourtant beaucoup d’argent et à peu de frais! La SAQ se vante de son « excellence opérationnelle » grâce à une réduction de ses charges nettes. Mais à quel prix? Si la SAQ affirme sur toutes les tribunes être devenue un détaillant, elle oublie pourtant qu’elle est un monopole d’État qui ne joue pas avec les mêmes règles du jeu.

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