Nos 5 priorités

Décembre 2022

PROVINCIAL

Lors de la dernière campagne électorale, nous avons soumis aux cinq formations politiques nos propositions pour soutenir notre secteur du détail alimentaire. Ces propositions seront nos priorités au cours des prochaines années avec le gouvernement québécois.

MAIN-D’ŒUVRE

Le secteur du détail alimentaire au cours des deux dernières années a été fortement mis sous pression. En plus des nombreux bouleversements reliés à la COVID-19, d’autres éléments comme l’inflation, la hausse des salaires et des frais d’exploitation et le manque constant de personnel, fragilisent notre industrie.

Il suffit de faire le tour de la grande majorité des magasins d’alimentation pour voir qu’ils cherchent du personnel dans tous les départements. C’est le cas dans les grandes villes, mais également dans les plus petites municipalités. Au Québec, on parle d’un manque actuel d’environ 8 000 à 9 000 employés dans notre secteur. Cela occasionne des fermetures de service dans certains départements et ce n’est qu’un début.

De plus, plusieurs de nos employés sont des travailleurs d’expérience. Certains demeurent à l’emploi malgré l’âge de la retraite. En plus de bien connaître la réalité du détail alimentaire, ils sont aussi des modèles pour les plus jeunes. Actuellement, les mesures incitatives financières pour qu’ils demeurent plus longtemps au travail sont assez faibles et éloignées dans le temps.

Nous demandons au prochain gouvernement québécois, dans le budget 2023-2024, de créer une prime au travail pour les travailleurs d’expérience comme le propose le professeur en fiscalité Luc Godbout. Cette prime, versée mensuellement, aurait un impact plus direct sur le revenu disponible des travailleurs et sur la rétention des employés en magasin.

Au cours des prochains mois, il faudra continuer à sensibiliser les élus provinciaux au manque de personnel en magasin. Contrairement à d’autres secteurs économiques, le détail alimentaire demeure un service essentiel. Le gouvernement québécois peut faire des choix pour consolider notre industrie.

ÉCONOMIE

Technologie

En plus de travailler sur la rétention du personnel, nous devons améliorer nos processus opérationnels en magasin. Il est cependant difficile pour plusieurs détaillants de faire des investissements technologiques, car les marges bénéficiaires demeurent minces (moins de 2 %). La tâche de procéder à des investissements majeurs s’avère également ardue pour des magasins de taille réduite dans de plus petites municipalités.

Il n’existe aucun programme pour soutenir les détaillants en alimentation qui souhaitent acquérir de la nouvelle technologie.

Nous croyons qu’il est temps que le gouvernement accompagne les détaillants en créant un programme spécifique d’automatisation (caisses libre-service, transition vers des dispositifs d’étiquettes numériques, etc.) pour les commerces alimentaires. Ce programme permettrait de réduire la pression sur la main-d’œuvre en magasin et de faire le virage technologique.

Alcool

En 2002, il existait une trentaine de microbrasseries au Québec. Vingt ans plus tard, plus de 300 brasseurs sont présents dans la province. Une des raisons du succès est la possibilité des producteurs de vendre leurs produits dans divers canaux de commercialisation (épiceries, dépanneurs, restaurants, lieu de fabrication, etc.). C’est également le cas chez les vignerons du Québec qui se sont développés grandement à partir du milieu des années 2000. Ce même phénomène est en train de se produire avec les distilleries. En 2015, il y avait au Québec, moins de 10 microdistilleries. Sept ans plus tard, on retrouve une cinquante de producteurs dans 15 régions du Québec. 

Pendant que l’industrie des boissons alcooliques se développe, les lois et les règlements sont à la traîne. Nous comprenons tout à fait que la vente d’alcool est un privilège qui vient avec des responsabilités, mais l’encadrement doit suivre le même rythme que le développement de la filière des boissons alcooliques.

En 2022, nous croyons que le gouvernement doit moderniser les lois et les règlements pour permettre la croissance et le développement économique de cette filière. Pour ce faire, il faudra créer un grand chantier de travail entre les acteurs de l’industrie (producteurs, distributeurs, détaillants) et le gouvernement du Québec. Il faut que la commercialisation soit élargie pour permettre aux détaillants de développer d’autres créneaux en magasin.

ENVIRONNEMENT

Consigne élargie

En janvier 2020, le gouvernement québécois a décidé de moderniser le système de consigne au Québec. Il a fait le choix de consigner tous les contenants de boissons de 100 ml à 2 litres, et ce, peu importe le type de matière. Depuis, les détaillants ont collaboré aux divers comités et ils ont fait part de leur réalité (manque d’espace et de main-d’œuvre) et de leurs inquiétudes sur le fonctionnement opérationnel du nouveau système. Pour que le nouveau système de consigne au Québec soit une réussite, deux éléments sont incontournables : créer un réseau de sites dédiés à la récupération des contenants consignés et prolonger, en janvier 2025, la mise en service de la nouvelle consigne élargie. Il faut qu’au jour 1 de la nouvelle consigne, les sites soient installés, que les infrastructures et les appareils soient fonctionnels et prêts à accueillir les clients.

Plastique

Le gouvernement fédéral a annoncé dernièrement le bannissement, en 2023, de six produits en plastique à usage unique. Plusieurs municipalités adoptent quant à elles des règlements municipaux qui visent à bannir ou à réduire une panoplie d’articles de plastique. Cela crée des disparités et une complexité opérationnelle dans plusieurs municipalités. Le gouvernement du Québec doit jouer un rôle primordial dans ce dossier. Nous proposons au gouvernement d’établir une stratégie plastique dans le but d’uniformiser et de baliser le plastique à usage unique sur l’ensemble du territoire québécois. C’est la suite logique de la modernisation de la collecte sélective qui vient d’être adoptée par le gouvernement québécois.  

Cinq priorités :

  1. Instaurer de meilleures mesures incitatives pour contrer la pénurie de main-d’œuvre
  2. Bâtir un programme spécifique d’automatisation pour les magasins d’alimentation
  3. Lancer un chantier sur la commercialisation des boissons alcooliques
  4. Prolonger, en 2025, la mise en application de la consigne élargie dans des sites spécialisés
  5. Établir une stratégie plastique sur l’ensemble du territoire québécois
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