Bioclips consacré à la distribution alimentaire

Novembre 2017

Le MAPAQ publie régulièrement un bulletin sur l’actualité alimentaire appelé BioClips. Celui du 17 novembre, tiré du rapport Supermarkets and Grocery Stores in Canada publié par IBIS World, faisait le point sur la distribution alimentaire. Aujourd’hui, les épiceries sont en concurrence directe avec les dépanneurs, les clubs-entrepôts et les magasins non traditionnels. Il est plus difficile qu’il y a une quinzaine d’années d’ouvrir un magasin, car l’investissement initial est très élevé, les marges très faibles en comparaison à d’autres industries et le secteur dépend beaucoup de la croissance économique. Les barrières à l’entrée sont nombreuses, car l’industrie est arrivée à maturité.

Si les ventes d’aliments et de boissons ont connu une légère progression de 2,2 % entre 2012 et 2016, la question des prix demeure centrale. En effet, ils sont soumis à des variations en fonction de plusieurs facteurs comme les aléas climatiques, le taux de change, l’utilisation des terres agricoles, la demande des consommateurs pour des produits diversifiés, de qualité et abordables. Le MAPAQ observe une guerre des prix entre les bannières, ce qui a entraîné une baisse des revenus pour les principales chaines de supermarchés (Loblaw, Sobeys et Metro) en raison de la popularité croissante des magasins non traditionnels et à prix réduits, qui connaissent une importante croissance de leurs ventes. À titre d’exemple, Walmart détient désormais 14% des parts de marché dans le secteur de l’alimentation au Canada.

Dans l’industrie, les barrières à l’entrée sont nombreuses et le rendement
dépend de nombreux facteurs sur lesquels les épiciers ont rarement le plein contrôle.

Satisfaire les besoins des consommateurs est plus que jamais le nerf de la guerre selon cette synthèse. Les détaillants doivent ainsi répondre aux tendances dans le domaine comme la santé, la naturalité, le plaisir, la praticité et le développement durable, sans oublier de tenir compte des enjeux de société comme la réduction du gaspillage, le bien-être animal et la traçabilité. Selon IBIS World, le rendement dépend de plusieurs facteurs comme la proximité des marchés cibles, l’intensité de la concurrence et la gestion des inventaires qui poussent les détaillants à améliorer leur capacité concurrentielle, ce qui a donné lieu à une vague de consolidations, de fusions et d’acquisitions.

En réponse à ces pressions, les détaillants essaient de s’adapter en automatisant certaines opérations (ex : la gestion des stocks en temps réel), les caisses libre-service, la mise en place de programmes de fidélisation, la présence et le commerce en ligne. Loblaw et Walmart testent le « click and collect » tandis que IGA et Metro ont lancé ou bonifié leur service d’épicerie en ligne. Le prêt-à-manger est devenu incontournable au cours des dernières années, tandis que les boîtes-repas prêtes à préparer et à cuire et livrées à domicile connaissent un succès fulgurant avec des marges appréciables. Toutefois, l’ombre d’Amazon qui a fait l’acquisition de Whole Foods en juin 2017, continue de planer sur l’industrie de la distribution au Canada, incitant les chaînes à poursuivre leurs efforts d’innovation.

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