Portrait de détaillante: Noémy Grimard

Novembre 2020

Noémy Grimard

Les dépanneurs Grimard, de père en fille

En 1986, à l’âge de 19 ans, Martin Grimard a ouvert son premier dépanneur. Sur une période de plus de trente ans, M. Grimard a développé son entreprise, qui a pris de l’expansion sur la Rive-Sud de Montréal. Les Dépanneurs Grimard détiennent près d’une dizaine de commerces de proximité, le plus récent de ceux-ci a ouvert il y a quelques années dans la ville de Mercier.

Dès l’âge de 14 ans, Noémy Grimard a commencé à travailler pour l’entreprise familiale. Ayant débuté sur le plancher au comptoir de nourriture prêt-à-manger, elle a pu prendre de l’expérience au cours des années en touchant à toutes les facettes du travail quotidien d’un dépanneur. Depuis près de 3 ans, Noémy travaille dans le développement de l’entreprise, dont l’inclusion des nouveaux produits au sein des commerces. En même temps, elle étudiait à temps plein à l’Université de Sherbrooke en marketing. Elle a obtenu son baccalauréat il y a quelques mois pendant la pandémie de COVID-19.

Depuis la fin de ses études, il y a 6 mois, Noémy travaille à temps plein sur le développement des Dépanneurs Grimard, en plus de toucher aux ressources humaines. Son rôle au sein de la gestion continue de s’accroître avec les années, alors qu’elle souhaite reprendre le flambeau familial un jour. « Je suis née dans ça et mes parents m’ont toujours incluse. On ne m’a jamais obligée, mais j’ai un petit côté entrepreneur et ça me tente! Mon père essaye de me déléguer des choses, mais reste le président, car je suis jeune et je n’ai pas beaucoup d’expérience pour le moment », m’explique Noémy lors de notre entretien.

La famille, une valeur entrepreneuriale

En discutant avec Noémy, il était clair que le sens de la famille était une valeur importante pour les Dépanneurs Grimard. Pour elle, la philosophie d’entreprise « est vraiment familiale, être proche de notre monde. Nous sommes là pour les écouter. Nous sommes une grosse famille, nous sommes proches d’eux. Nos employés ne sont pas des numéros ». Comme entreprise, il est certain que le désir de progresser et de continuer à prendre de l’expansion est important. Par contre, pour Noémy, il ne faut pas perdre de vue l’importance du côté humain. « Il faut mettre en place une structure, mais sans que celle-ci ne prenne toute la place, explique-t-elle. Il ne faut pas perdre le sens de la famille et privilégier le contact humain. »

Cette proximité avec les équipes de gestion des différents magasins a été importante au cours des derniers mois avec la pandémie. C’était plus difficile pour Noémy d’aller sur le terrain aux différents sites en terminant son baccalauréat. Par contre, une fois ses études terminées, elle a réussi à retourner voir les différents magasins de plus en plus souvent. La COVID-19 ayant chamboulé les façons de faire traditionnelles, si une équipe de gestion avait besoin d’aide, particulièrement avec la hausse de la clientèle, elle pouvait écrire à Noémy pour obtenir de l’aide. « Ils étaient débordés. Je leur disais “textez-moi” et je pouvais venir une journée pour placer la marchandise d’une grosse commande, etc. », affirme-t-elle. Elle peut aussi compter sur l’aide d’Isabelle, qui était gérante à l’un des commerces et est maintenant superviseure des opérations, afin de l’aider à faire la tournée des magasins pour vérifier que tout va bien ou s’il y a des choses à améliorer. Une aide précieuse afin de pousser davantage son apprentissage des opérations.

Des produits d’ici!

Lorsqu’il est question du futur de l’entreprise, celui-ci ne passe pas simplement par l’ouverture de nouveaux sites. Pour Noémy, il est important que les Dépanneurs Grimard se démarquent. L’une des façons qu’elle met de l’avant est de se démarquer en proposant des bons produits que l’on ne trouve pas dans tous les commerces de proximité. « Avoir des beaux produits va attirer les gens. Quand nous avons un produit [particulier] que les gens cherchent, ils sont prêts à faire un petit détour pour venir nous voir », poursuit-elle.

Elle a aussi expliqué que l’achat de produits locaux est aussi un élément important. Même avant l’appel à l’achat local du premier ministre au début du mois d’avril, les commerces de proximité des Grimard mettaient de l’avant des produits de microbrasseries et des vins québécois, Avec la hausse de la demande depuis le début de la crise sanitaire, encore plus de vins d’ici se trouvent sur les tablettes de leurs magasins.

L’impact de la COVID-19

Il est impossible d’ignorer l’impact qu’a eu la pandémie sur les opérations des commerces d’alimentation. Dès le début, les mesures sanitaires ont été instaurées et ajustées en fonction des nouvelles recommandations du gouvernement. Selon Noémy, la population a redécouvert les dépanneurs. Au lieu d’aller faire la file pendant 30 minutes à l’épicerie pour du lait, les gens se sont tournés vers les commerces de proximité et ont adopté de nouvelles habitudes. Pour répondre à une nouvelle demande, « nous avons inclus des produits d’épicerie, tels que des fromages d’ici dans notre inventaire. Des produits que nous tenons toujours à ce jour ».

Pendant le plus fort de la pandémie, un service en ligne était même offert à la clientèle. « Pendant le confinement, nous avions un site en ligne pour prendre les commandes, dit Noémy. Ça fonctionnait bien, mais nous avons dû arrêter, car nous étions trop débordés sur nos différents sites avec l’augmentation de plus grosses ventes. » Des plexiglas ont aussi été rapidement installés dans leurs magasins avant même l’attention médiatique sur l’installation de ceux-ci.

Enfin, malgré quelques répercussions toujours effectives avec certain produits encore non disponibles, Noémy affirme qu’ils ont été chanceux d’avoir pu compter sur leurs équipes et de n’avoir eu à fermer aucun de leurs sites à cause du virus.

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