Achat local : Le maire Labeaume devrait aller faire l’épicerie plus souvent!

Avril 2016

Fidèle à son habitude, le maire de la ville de Québec a encore réalisé une déclaration cavalière qui en a fait réagir plus d’un. En effet, dans la foulée de l’annonce entourant la construction du futur marché public de la capitale, M. le maire a déclaré : « je me vois avec la présidente de l’UPA et deux ou trois maires rentrer chez Loblaws avec des caméras [à la recherche de produits locaux] ». De toute évidence, le maire Labeaume n’a pas mis les pieds dans une épicerie depuis plusieurs années! Interpelée par les médias, l’ADA s’est empressée de rectifier certains faits.

Jour après jour, les épiciers propriétaires des quatre coins du Québec déploient des efforts considérables afin de mettre en marché les produits d’ici. Ces entrepreneurs, impliqués dans leur communauté et soucieux de contribuer à son développement économique, sont toujours les premiers sollicités pour toutes les activités et les levées de fonds. Juste comme ça, à quelques pas du site du futur projet du maire Labeaume, dans Limoilou, il y a un marché public saisonnier. Soutenu par qui? Pierre Jobidon, le détaillant IGA du coin…

« Les détaillants en alimentation du Québec font une place de choix aux produits locaux depuis de nombreuses années. Prétendre le contraire est un signe d’ignorance ou de
mauvaise foi. » Florent Gravel, PDG de l’ADA.

Soutenir les producteurs et les transformateurs locaux est donc naturel pour les détaillants propriétaires. D’ailleurs, l’appui indéfectible des épiciers envers les producteurs et les transformateurs locaux est à l’origine de plusieurs succès, dont celui d’entreprises comme Saputo, Agropur, Lassonde, etc. Plus récemment, le travail conjoint des épiciers et des microbrasseurs a permis de créer un engouement sans pareil pour ces produits locaux de qualité. Bref, sans la collaboration des épiciers propriétaires, ces fleurons de notre économie n’auraient fort probablement pas connu le même succès.

Les détaillants en alimentation sont également partie intégrante du succès de l’organisme Aliments du Québec, dont le nombre de produits certifiés a connu une progression phénoménale durant les dernières années. Il y en avait quelques milliers en 2008 alors qu’aujourd’hui, il y en a plus de 20 000. Les efforts des épiciers pour mettre de l’avant les produits arborant les logos Aliments du Québec et Aliments préparés au Québec sont nombreux (étiquette bleue, message radio, bannières en magasins, marchandisage spécial, etc.) D’ailleurs, plusieurs détaillants vont même jusqu’à accueillir un marché public dans leur stationnement durant la période estivale.

Une autre belle initiative à laquelle les détaillants sont nombreux à participer est le concours
Les Aliments du Québec dans mon panier. Il s’agit d’une compétition de marchandisage, organisée par l’ADA, lors de laquelle les détaillants en alimentation du Québec et leurs fournisseurs sont invités à rivaliser d’originalité afin de mettre en marché les produits d’ici en magasin (cliquez ici pour plus de détails). En plus de contribuer à l’augmentation du nombre de produits affichant les logos d’Aliments du Québec, ce concours permet aussi d’augmenter considérablement la visibilité de ces produits en magasins, de renforcer la relation entre détaillant et fournisseur ainsi que d’augmenter la notoriété des produits d’ici auprès des consommateurs.

La mise en marché des produits locaux est une priorité pour la grande majorité des détaillants en alimentation du Québec. Tant que les consommateurs seront au rendez-vous, les épiciers vont continuer de faire tout en leur pouvoir pour leur offrir les produits qu’ils désirent au meilleur prix possible. Est-ce que la situation pourrait être mieux? Oui. Est-ce uniquement la responsabilité des détaillants? Non. Est-ce que les villes ont également un rôle à jouer? Oui.

En terminant, nous invitons les maires des différentes villes du Québec à bien réfléchir avant d’octroyer des permis de construction à des multinationales dont le modèle d’affaires n’est pas d’encourager l’économie locale. Il est plutôt ironique d’entendre un maire, d’un côté, se plaindre de l’offre de produits locaux et, de l’autre côté, se féliciter d’avoir convaincu IKEA, Costco et Walmart de s’installer chez eux.

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