Fraude alimentaire : entre perception et réalité
Mars 2017
Une étude récente portant sur la perception des consommateurs face à la fraude alimentaire a beaucoup fait jaser. L’étude en question, menée auprès de 1 088 Canadiens, nous apprenait que 63 % des consommateurs canadiens se disent préoccupés par la fraude alimentaire. Fait intéressant, ce nombre grimpe à 84 % au Québec.
Autres données intéressantes, 43 % des consommateurs croient avoir déjà acheté un produit alimentaire contrefait. Et comment découvrent-ils qu’ils ont été victimes de fraude alimentaire? Via les médias sociaux (42,8 %), via leur propre recherche (35,7 %) et finalement, via un rappel public (19,1 %).
Les consommateurs ont peur de la fraude. On les comprend, aucun détaillant ne souhaite voir son nom dans les médias associé à une fraude alimentaire. Sans nier l’importance d’adresser l’enjeu soulevé dans cette étude, il faut néanmoins rappeler qu’il s’agit d’une lecture de la perception des consommateurs. Les résultats ne doivent en aucun temps être interprétés comme étant un portrait de la réalité terrain. Par exemple, l’étude rapporte que 43 % des participants croient avoir déjà été victimes de fraude alimentaire, cela ne veut pas dire que 43 % de la population ont été victimes de fraude alimentaire. Il y a une énorme différence entre les deux affirmations et pourtant, nous avons l’impression que plusieurs médias se sont fait prendre au jeu.
Tout ce débat rappelle l’importance de développer et de soutenir financièrement des marques crédibles, découlant d’un processus rigoureux, comme Aliments du Québec ou celles développées par le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV). De plus, il y aurait un bon ménage à faire du côté des autoproclamations parfois trompeuses, parfois tout simplement risibles.
La confiance des consommateurs est précieuse et si facile à miner. Ceux-ci ne devraient pas avoir à douter de la composition des produits qu’ils consomment ainsi que de la véracité des informations véhiculées sur les étiquettes. Les détaillants, quant à eux, sont dans le même bateau, ils espèrent pouvoir avoir confiance en tous leurs fournisseurs.
Qu’est-ce que la fraude alimentaire?
Il n’existe pas de définition précise et consensuelle sur ce qu’est une fraude alimentaire. Néanmoins, plusieurs intervenants semblent convenir qu’il y a fraude alimentaire lorsque des aliments comportant un aspect trompeur pour le consommateur sont intentionnellement commercialisés. Il peut s’agir d’une erreur d’étiquetage, de liste d’ingrédients non conformes, d’erreur sur la provenance d’un produit, etc.