Les épiciers se donnent une association autonome
Janvier 2025
Éditorial de Michel Dépatie
Le titre ci-haut est repris intégralement d’un article paru dans le journal La feuille d’érable du 3 novembre 1955, il y a bientôt 70 ans. L’Association des détaillants en alimentation venait de voir le jour. En décembre dernier, j’ai eu l’occasion de participer à la grande fête qu’a organisée l’Union des producteurs
agricoles pour souligner ses 100 ans en 2024. Une grande organisation avec une riche histoire au service des producteurs agricoles et les régions que nous occupons et nourrissons ensemble, on est fier de compter l’UPA parmi nos collaborateurs de plus longue date.
À l’ADA, on n’est donc pas trop loin derrière. Ça valait un peu de recherche, merci à notre PDG d’avoir commencé à éplucher nos archives et au-delà pour m’aider à boucler cet éditorial à teneur historique.
Les détaillants en alimentation du Québec en sont venus à créer leur organisation provinciale propre en 1955, mais d’autres organisations portaient la même mission à d’autres échelles bien avant. Il y a des
ellipses dans les documents qui ont pu être préservés, mais on peut retracer différentes organisations avant 1900. Elles regroupent des épiciers-bouchers à l’échelle municipale ou régionale ou la Section des vivres de l’Association des marchands détaillants, l’ancêtre direct qui cédera sa place et ses officiers à la
naissante ADA.
Les préoccupations en 1955 la modernisation des épiceries-boucheries indépendantes, la formation de ses membres pour l’amélioration du service. On peut affirmer sans se tromper qu’ils avaient le bon diagnostic mes prédécesseurs tel qu’Arthur Mayrand, tout premier président de l’ADA. Si nous sommes
encore là aujourd’hui, alors qu’on nous a donnés pour morts à différents cycles, c’est parce que
les « épiciers-bouchers indépendants » ont su au fil des ans adopter les meilleures pratiques de leur époque.
Nos archives renferment une foule de petits trésors sur les préoccupations des détaillants à travers les années. Certaines sont surprenantes, mais en survolant le tout, on y retrouve aussi des thématiques
familières comme la « fermeture à bonne heure » qui était un cheval de bataille des propriétaires dès 1947… comme quoi la qualité du service et celle de la vie du personnel sont au cœur de nos valeurs
depuis longtemps !
Autre anecdote intrigante, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les épiciers de Montréal proposaient au gouvernement de conserver une certaine forme de rationnement, notamment sur la viande pour « nourrir les peuples d’Europe qui meurent de faim ». On compte utiliser ces archives pour vous donner un peu de perspective sur notre histoire au cours de l’année 2025. Je profite aussi de l’occasion pour lancer un appel à tous. Si vous disposez de documents d’archives concernant l’ADA ou l’un ou l’autre des regroupements de marchands qui ont évolué aux quatre coins du Québec, on aimerait vraiment
combler les trous de notre histoire commune.
Il est important de se souvenir de ces hommes et femmes qui ont bâti notre profession, qui ont mis la main à la pâte que ce soit au passé ou au présent.
Merci à tous de soutenir votre association.