Malbouffe : Québec refuse de taxer
Juin 2015
La ministre déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois, a affirmé que le gouvernement n’envisage pas de taxer la malbouffe, mais demeure en réflexion au sujet de l’implantation d’un périmètre « anti fast-food » à proximité des écoles. Ainsi, la ministre Charlebois met fin aux rumeurs persistantes voulant que le gouvernement du Québec s’apprête à imposer une surtaxe notamment sur les boissons gazeuses. Elle affirme être à la recherche d’autres solutions plutôt que de taxer davantage les consommateurs.
Taxer la malbouffe est une proposition qui revient périodiquement à l’ordre du jour. Loin d’être une solution miracle, nous sommes persuadés que l’État ferait une grave erreur de s’engager dans cette voie. D’abord, il s’agit d’une mesure simpliste dont la mise en application serait difficile et dont les effets risquent de ne pas être ceux escomptés. En effet, comment définir la malbouffe ? Est-ce les produits qui contiennent beaucoup de sel, de calories, de sucre, de gras saturés? Pas facile également de tracer une ligne claire lorsque, par exemple, on réalise qu’une tasse de 250 ml de jus de pomme contient légèrement plus de calories (118), qu’une même quantité de cola (110). Ensuite, comme l’exprimait une médecin de Saint-Lambert dans une lettre ouverte parue dans La Presse le 18 avril dernier : « Il faudra encore déterminer ce qui est « trop » selon l’âge, le sexe, l’activité physique. »
À l’ADA, nous sommes persuadés qu’il est préférable d’éduquer les gens pour en faire des consommateurs responsables, plutôt que de chercher un ou des boucs émissaires. Sans véritable campagne de sensibilisation efficace incitant au changement de comportement, tout porte à croire que les consommateurs ne feraient que remplacer le produit taxé par un autre exempt de taxes, mais tout aussi calorique. Sinon, ils vont quand même acheter le produit surtaxé et ainsi diminuer les revenus disponibles pour des aliments sains.