Alcools artisanaux : Les détaillants alimentaires près du but!
Février 2016
L’ADA s’est présenté à l’Assemblée nationale du Québec dans le cadre des consultations sur le projet de loi 88 portant sur la mise en marché des alcools artisanaux. Pour l’occasion, Florent Gravel (PDG) et Pierre-Alexandre Blouin (VP, Affaires publiques) étaient accompagnés des marchands Jasen Gaouette (IGA Marché Gaouette, situé à Granby) et Éric Courtemanche (Intermarché St-Roch, situé à Québec).
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L’affichage des cépages et millésimes est essentiel
D’entrée de jeu, nous avons réaffirmé l’importance de modifier le projet de loi afin d’inclure la permission d’afficher les cépages et millésimes sur les vins vendus en épicerie. C’est avec une pointe d’ironie que nous avons fait remarquer aux élus que les produits alcooliques sont les seuls items à être vendus dans nos commerces dont la liste des ingrédients n’est pas disponible. Il s’agit d’une requête de longue date de l’ADA et plus que jamais, le vent semble être de notre côté. En effet, plusieurs (pour ne pas dire la quasi-totalité) des intervenants entendus dans le cadre des consultations ont adhéré dans le même sens que l’ADA.
La mise en marché des produits alcooliques artisanaux du Québec ne peut être efficiente que si les producteurs peuvent mettre de l’avant les particularités de leurs produits. C’est aussi le cas pour les industriels du vin (viniculteurs négociants) soucieux d’améliorer la perception de qualité de leurs produits qui souhaitent pouvoir identifier leurs assemblages ou encore, pousser des vins monocépages en épicerie. S’ils ont pour objectif de miser sur la transparence, c’est tout à leur honneur et nous les saluons. Après tout, comment vouloir donner davantage d’information aux consommateurs sur ce qu’ils achètent pourrait-il poser problème?
La vente directe est le meilleur véhicule
Notre passage en commission parlementaire a aussi permis de corriger quelques éléments plus ou moins véridiques qui se sont dits au sujet de la vente directe. Nous avons donc expliqué les implications derrière ce modèle et démontré les nombreux avantages qu’il peut offrir à de petits producteurs (capacité de se développer graduellement, possibilité de développer une relation privilégiée entre fournisseur et détaillant, diminution du nombre d’intermédiaires et meilleur contrôle sur son produit, etc.) À ce stade-ci de leur développement, l’objectif des producteurs n’est pas tant d’être disponible partout, comme de se retrouver là où les conditions sont les meilleures, là où les partenariats sont les plus intéressants.
Une démarche qualité et non quantité
Puis nous avons rappelé aux élus que, contrairement aux épouvantails agités dans les médias récemment, le projet de loi 88 n’allait pas entrainer une hausse des cas de consommation abusive d’alcool ou si vous préférez de binge drinking. Nulle part dans le projet de loi 88, on ne permet à n’importe qui de vendre n’importe quoi. Au contraire, il balise plusieurs pratiques réclamées depuis longtemps, tant par l’industrie que par les consommateurs. Seuls les détenteurs de permis de vente d’alcool en règle pourront vendre des produits artisans en vente directe. Le catastrophisme lié à la vente d’alcool n’a plus sa place en 2016!
Comme pour les autres produits de notre terroir, les produits alcooliques artisanaux du Québec se distinguent par leurs propriétés intrinsèques. Pour les détaillants, il s’agit d’une belle opportunité de diversifier leur offre et d’améliorer la perception de l’ensemble de la catégorie « alcool ».
L’importance du respect des prix minimums
En réponse aux questions des élus, nous avons insisté sur l’importance d’établir et de faire respecter les prix minimums. Nous leurs avons rappelé qu’il y a des prix minimums sur la bière et sur les vins déjà vendus tant en épicerie, qu’en restauration. Nous ne voyons pas pourquoi les produits alcooliques artisanaux feraient exception.
Néanmoins, il faut être drôlement déconnecté pour penser qu’un vigneron artisan, qui cultive des vignes dans le climat pour le moins rigoureux du Québec, pourrait viser à brader son dur labeur à des prix inférieurs à ceux d’importateurs-embouteilleurs industriels.
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