L’Ontario permet enfin la vente de bière en épicerie, mais…

Novembre 2015

La première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, a annoncé la libéralisation partielle de la vente de bière sur son territoire. L’idée était de permettre à des épiceries d’effectuer la vente de bière, privilège auparavant réservé aux Beer Store et au monopole publique (LCBO). Plus récemment, les détails entourant cette libéralisation ont été dévoilés ainsi que les noms des premiers détenteurs de licence (voir image ci-dessous). Premier constat : le Québec n’a rien à envier à ses voisins en matière de mise en marché des alcools.

L’ouverture est somme toute timide puisque, sans entrer dans les détails, seulement 13 différentes bannières d’épiceries sont autorisées pour l’instant, pour un total de 60 sites sur l’ensemble du territoire ontarien. Rappelons que la population de la province voisine est largement supérieure à celle du Québec. Si l’expérience est concluante, le nombre de sites devrait atteindre 150 d’ici mars 2017. À terme, il pourrait y avoir jusqu’à 450 succursales où la vente de bière serait permise. En comparaison, le Québec compte près de 8 000 points de vente privés et les données disponibles ne font pas état de problèmes d’ordre public. C’était pourtant un des critères énoncés pour justifier d’exclure tous les commerces de moins de 10 000 pi2, soient nos dépanneurs, nos épiceries de quartier et nos commerces spécialisés.

Les détaillants devront rentabiliser leur investissement à coup de caisses de 6 bouteilles!

Compte tenu des frais demandés aux soumissionnaires gagnants pour obtenir un permis et des faibles marges de profits (3 %) qui seront dégagées, nous nous questionnons sur l’opportunité offerte aux épiciers ontariens. Rappelons qu’ils n’auront accès qu’aux bouteilles unitaires et qu’aux caisses de six bouteilles puisque les formats supérieurs seront toujours vendus exclusivement dans les Beer Store (monopole privé appartenant aux grands brasseurs). Bonne nouvelle pour les microbrasseries ontariennes qui entrent dans ce créneau de format, moins pour les détaillants qui seront grandement limités dans leur offre pour développer leur catégorie de bières. Bref, peu est certes mieux que rien, mais quand on se compare on se console.

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