Révision de la RACJ : Au-delà de l’élargissement des heures de vente
Mars 2017
Une des demandes que nous avons formulées dans le cadre des consultations visant à moderniser la Régie des alcools des courses et des jeux (RACJ) a fait couler beaucoup d’encre dans les médias. En effet, nous avons accordé plusieurs entrevues afin d’expliquer pourquoi nous demandons au gouvernement d’élargir les heures auxquelles il vous est permis de vendre de l’alcool.
De nos jours, plusieurs consommateurs ont des horaires de travail atypiques et, conséquemment, plusieurs commerces sont ouverts 24/7. Qu’est-ce qui justifie qu’un client qui se présente à 7h30 ou 23h02 chez son détaillant en alimentation favori ne puisse pas se procurer une caisse de bière? De plus, quelle différence y a-t-il entre se procurer une bière dans un bar/restaurant ou au dépanneur entre 23h et 3h? Dans tous les cas, quelqu’un qui cherche à se procurer de l’alcool peut le faire et la consommation sur la place publique n’est pas permise.
Un autre élément à prendre en considération est l’arrivée de nouvelles technologies (ex. médias sociaux) permettant aux consommateurs de se procurer de l’alcool de façon illégale. Ce type de commerce illicite existe puisqu’il y a une demande et le meilleur moyen de contrecarrer les contrebandiers, c’est de permettre aux détaillants légaux de répondre à ce besoin. Rappelons que notre personnel est formé et habitué de traiter avec des produits dont la vente est restreinte aux personnes d’âge mineur.
Plusieurs lois entourant la mise en marché des alcools au Québec ont été élaborées et mises en place à une époque où les mœurs et les habitudes de consommation étaient fort différentes de celles d’aujourd’hui. C’est pourquoi le gouvernement étudie actuellement les façons de moderniser la RACJ afin qu’elle soit mieux outillée pour accomplir ses mandats. Évidemment, nous avons saisi l’occasion pour souligner les principaux éléments problématiques avec lesquels les détaillants doivent composer au quotidien. Parmi ces éléments figure l’élargissement des heures de vente, mais aussi le non-respect des prix minimums, l’iniquité entre les secteurs d’activité, la mécanique d’inspection, la vente en ligne, les embûches entourant les dégustations, etc.
Bref, l’élargissement des heures de vente est un élément parmi tant d’autres qui mériterait d’être adressé par les élus durant le processus de révision de la RACJ. Nous espérons que la recherche d’équité entre les secteurs de la restauration/bar et celui du détail alimentaire guidera les élus dans leur réflexion, comme cela a été le cas récemment lors du dernier réajustement de la taxe spécifique sur l’alcool.