Portrait de détaillante
Mai 2021
Grandir dans l’alimentation
Dès son plus jeune âge, Annie Paquette a eu la piqûre pour l’entrepreneuriat et le domaine du détail alimentaire. Née dans une famille d’entrepreneurs, elle a commencé à suivre son père, Robert, très rapidement. À l’âge de 5 ans, au moment où la famille Paquette avait un commerce sous la bannière Métro, Annie distribuait les circulaires dans les campings de la région. C’était une façon d’aider comme elle le pouvait et de mettre la main à la pâte.
Dans les années qui ont suivi, elle a pu observer l’évolution de son père dans le métier comme épicier. « J’ai vu son cheminement. Ça me passionnait beaucoup, parce qu’il me transmettait beaucoup sa passion, raconte Annie. C’est un homme très travaillant. » Alors que cette passion d’épicier se passait de père en fille, celle-ci a commencé à aider physiquement au commerce familial dès l’âge de 9 ans, au moment où l’entreprise a quitté Métro pour devenir l’épicerie indépendante Pasquier à Saint-Jean-sur-Richelieu, en Montérégie. Elle a commencé son cheminement en triant des fraises pour ensuite se diriger rapidement vers le service à la clientèle pour emballer l’épicerie des consommateurs.
Une anecdote cocasse de ses débuts, Robert a reçu un appel de la part d’un client qui voulait porter plainte, car celui-ci faisait travailler des mineurs. « Mais non, c’est ma fille, s’exclame-t- il! C’est elle qui veut venir! » Pour Annie, c’était l’occasion parfaite de commencer le matin dans un type d’emploi qu’elle aimait déjà. À 14 ans, elle reçoit sa première paie officielle comme employée chez Pasquier
Des études en administration
Avec l’expérience acquise dans le domaine du détail alimentaire depuis son jeune âge, Annie savait ce qu’elle voulait faire plus tard. Afin de continuer le parcours tracé par son père, elle se dirige au cégep dans une technique en administration, avant de poursuivre à l’Université de Sherbrooke en y faisant un baccalauréat en administration. À travers son cheminement académique, elle a eu la chance d’effectuer quelques stages. « C’est intéressant de voir d’autres façons de faire dans d’autres entreprise », affirme Annie.
Pendant son parcours scolaire, Annie continuait quand même de travailler chez Pasquier à Saint-Jean-sur-Richelieu. « Durant mes études, je savais qu’un jour je voulais diriger, explique-t-elle. Donc, c’était bien [pour moi] de
comprendre le fonctionnement de chaque département pour mieux les guider en tant que dirigeante plus tard. »
Elle a travaillé quelques années pour Molson, soit deux ans en planifications des ventes, ainsi qu’une année en gestion par catégorie. Alors qu’elle a eu l’opportunité de continuer avec Molson, Pasquier allait entreprendre une grosse transformation de son concept. C’était une occasion pour Annie de développer ce qu’allait devenir le Pasquier que l’on connait aujourd’hui
Pasquier en trois temps
L’origine du cheminement dans l’alimentation de la famille Paquette remonte à 1960, alors que le grand-père d’Annie Viateur Paquette met sur pied un commerce de boucherie au rez-de-chaussée de sa maison. En 1974, M. Paquette décide d’agrandir son entreprise et fait construire un supermarché de 7000 pieds carrés, le Roi du Steak et du rosbif. Un an plus tard, en 1975, l’entreprise adhère à la bannière Métro et devient le Métro Paquette.
En 1993, la famille Paquette quitte l’enseigne de Métro pour former le premier Pasquier. Ce nouveau commerce se concentre sur le frais et sur la viande surgelée avec les produits Minute Viandes, un produit commercialisé par les frères Paquette après avoir découvert une nouvelle méthode de surgélation des viandes en Allemagne en 1987.
La deuxième phase de Pasquier voit le jour en 1998. Le but était de permettre aux clients de réaliser leurs achats au même endroit. Ce nouveau Pasquier de 77 000 pieds carrés inclut maintenant les produits d’épicerie. Par contre, la charcuterie était préemballée et il n’y avait pas de fromagerie et de poissonnerie sur coupe.
Douze ans plus tard, la marque Pasquier complète sa troisième phase de transformation et retravaille son image de marque. Un nouveau concept dans lequel Annie s’est beaucoup impliquée. C’est un nouveau départ pour Pasquier, alors que le commerce fait maintenant 150 000 pieds carrés, devenant le plus gros marché d’alimentation indépendant du Québec. « Le but, c’était d’arriver avec beaucoup de frais versus ce que l’on trouvait sur le marché, affirme Annie. Pasquier représente environ 60 % de périssable, versus 40 % en moyenne ailleurs. »
Rendre facile et agréable une tâche quotidienne pour le plaisir de tous
La marque de commerce chez Pasquier est la suivante : rendre facile et agréable une tâche quotidienne pour le plaisir de tous. Cela est aussi vrai pour le client que pour les employés et les partenaires d’affaires. Pour Annie, l’une des valeurs importantes est le plaisir au travail.
Cette philosophie commence dès l’arrivée du client dans le stationnement. À la suite d’une étude consommateurs, une inquiétude de ceux-ci était l’espace entre les voitures. Pour enlever ce facteur de stress, le stationnement chez Pasquier propose des cases doubles. Pour rendre l’expérience facile et agréable, il est possible pour le consommateur de tout retrouver sous le même toit, en plus d’un service de traiteurs et du prêt-à-manger.
Au plus fort de la pandémie de la COVID-19, aller à l’épicerie était la seule sortie possible. Aussi bien en profiter pour rendre l’expérience la plus agréable possible.
Delson, un nouveau défi
Le 27 mai dernier, un nouveau chapitre commençait pour Pasquier avec l’ouverture de sa deuxième succursale. Le commerce de Delson sera administré par Annie, avec le soutien d’une directrice à ses côtés. Elle y restera au moins pour les deux prochaines années pour superviser le démarrage de ce deuxième commerce. Cette expansion sur la Rive-Sud permet aussi de garder une proximité avec le siège social et l’entrepôt à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Alors que Pasquier pourrait éventuellement ouvrir un troisième magasin dans les années à venir, une chose est certaine : Annie sera au rendez-vous. Avec plus de 20 ans d’expérience dans le domaine de l’alimentation, celle-ci a une vision quant à l’avenir de Pasquier.