Carte de crédit : la Banque du Canada confirme l’aversion des détaillants

Novembre 2017

Les commerçants estiment que les cartes de crédit sont de très loin le mode de paiement aux frais les plus élevés, le moins rapide, le moins fiable, le plus risqué et avec des coûts de main- d’oeuvre plus importants que le paiement comptant. Telles sont les principales conclusions de l’étude menée par la Banque du Canada, dévoilée en novembre dernier, sur les modes de paiement aux points de vente.

À l’aide de plusieurs sondages, la Banque du Canada voulait évaluer les préférences des marchands et des consommateurs pour les divers modes de paiement. Il en ressort que les perceptions des commerçants ainsi que les coûts afférents ne sont pas les seuls facteurs qui influencent les différents moyens de paiement acceptés puisqu’ils tiennent compte des préférences de leurs clients afin d’éviter toute fuite commerciale. Sans grande surprise, les consommateurs préfèrent régler les petits montants en espèces, les cartes de débit pour les transactions de valeur moyenne et les transactions plus coûteuses par carte de crédit.

La totalité ou presque des commerces acceptent les paiements en espèces tandis que le portrait est plus contrasté pour les paiements par carte ; les grandes entreprises acceptent sans distinction les cartes de débit et de crédit, tandis que le pourcentage diminue à 67 % pour les petites et moyennes entreprises (PME).

Selon la Banque du Canada, il en coûte plus de 10 milliards de dollars annuellement aux commerçants pour les frais reliés aux différents modes de paiement, dont plus de 6,2 milliards pour les cartes de crédit seulement. En effet, les frais de cartes de crédit payés aux compagnies possédant les terminaux ainsi qu’aux institutions financières sont tout simplement disproportionnés. De plus, le fardeau financier est significativement plus important pour les PME et sans réglementation, celui-ci va s’alourdir puisque les consommateurs utilisent de plus en plus leurs cartes de crédit à mesure que le paiement sans contact prend de l’importance.

Cette étude confirme sans l’ombre d’un doute la nécessité de poursuivre le travail avec les partenaires de la coalition « Les PME comptent aussi ». Plusieurs rencontres ont eu lieu avec les ministres fédéraux des Finances et des PME, M. Bill Morneau et Mme Bardish Chagger, qui ont fait preuve d’écoute et de sollicitude à l’égard des détaillants, mais il est temps de passer de la parole aux actes.

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