Politique alimentaire au Canada « Tout le monde à table! »
Octobre 2019
Le 17 juin dernier, la ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire du Canada, Marie-Claude Bibeau a annoncé une toute première politique canadienne en agriculture. Dotée d’une enveloppe financière de 134,4 millions de dollars sur cinq ans, cette politique se décline en cinq mesures :
- 50 M$ pour la création d’un Fonds pour les infrastructures
locales; - 24,4 M$ pour lutter contre la fraude
alimentaire; - 25 M$ pour une campagne de promotion de l’achat
de produits canadiens; - 15 M$ pour la création d’un Fonds pour des
initiatives portant sur les collectivités nordiques isolées; - 26,3 M$ pour lutter contre le gaspillage
alimentaire.
Plusieurs
groupes ont salué la volonté du Gouvernement du Canada de se doter d’une
première politique bioalimentaire. Il s’agit d’un pas dans la bonne direction.
Cependant, sachant que le système agroalimentaire canadien engendre des revenus
de près de 110 milliards de dollars, soit 6,6 % du produit intérieur brut (PIB)
du Canada et que l’industrie de la vente au détail et en gros d’aliments est à
l’origine de la plus grande part de ces revenus (1,8 %), nous estimons qu’un
investissement de 134 millions de dollars, c’est bien peu. En comparaison, la
politique bioalimentaire du Québec, lancée en 2018 et qui se poursuit, comporte
quatre chantiers majeurs et 24 mesures budgétaires, accompagnés d’un
investissement de 349 millions de dollars.
Pour
le moment, on voit dans cette politique peu de mesures visant à appuyer les
initiatives de commercialisation. Est-ce que nous pourrons bénéficier de
certains programmes? Au cours des prochains mois, nous suivrons avec intérêt le
déploiement des programmes en lien avec les mesures budgétaires annoncées.
À l’approche
des élections fédérales qui se dérouleront cet automne, l’ADA en profitera pour
discuter avec les principaux partis politiques dans le but de les sensibiliser
aux réalités et aux besoins des détaillants en alimentation.