Portrait de détaillant : Simon Fournier

Janvier 2020

UN MÉTIER PASSION
Le Metro Plus Fournier de Cap-de-la-Madeleine, c’est avant tout une histoire de famille. Jean Fournier, le propriétaire actuel, avait lui-même pris la relève de ses parents, Robert et Corinne Fournier, qui avaient fondé l’entreprise en 1965. C’est à l’âge de seize ans que Simon Fournier a commencé à son tour son parcours dans le commerce. Après des débuts à la charcuterie, deux ans plus tard, il a occupé le poste de caissier, puis celui de responsable des caisses. Une nouvelle promotion l’a mené au poste de responsable des emballeurs. Tout cela l’a conforté dans l’idée qu’il avait en tête : persévérer afin de faire un métier qu’il aime. Simon a donc suivi des cours en administration au cégep, et lorsqu’il a terminé ses études, il a pu prendre en charge les ressources humaines.
C’est son père, Jean Fournier, qui lui a donné ce désir profond de travailler dans l’épicerie. « Quand on est enfant, on a tous un modèle… Mon modèle, un peu comme pour tous les enfants, c’était mon père. Il savait tout faire grâce à l’épicerie, c’est un homme tellement polyvalent. Il peut solutionner un problème électrique, faire un peu de plomberie… C’est un gars aussi manuel que cérébral. Ça m’a plu de voir à quel point le travail est varié. Apprendre à savoir tout faire, c’est génial, je ne m’ennuierai jamais! » nous confie Simon avec passion.

DES RÔLES DÉFINIS
Prendre la relève en tant que propriétaire est un objectif que chérit Simon depuis longtemps. Il raconte qu’un soir, à ses débuts, alors qu’il fermait seul la section de charcuterie, il avait demandé à son père qui passait par là s’il était utopique d’envisager de reprendre l’entreprise familiale. Sans l’ombre d’une hésitation, son père lui avait répondu : « Si tu démontres que tu en es capable, je ne vois pas pourquoi on n’irait pas de l’avant ». C’est à ce moment-là qu’il a pris la décision de « se lancer là-dedans ».
Comme Simon a déjà évolué dans beaucoup de secteurs du magasin, il en comprend bien les différentes opérations. L’ensemble des procédures n’en demeure pas moins complexe. Ainsi, on lui a confié graduellement plus de responsabilités afin de le sensibiliser aux différents éléments à parfaire en vue de reprendre le collier.
Actuellement, ils sont quatre à se répartir les responsabilités de la gestion du commerce : Jean est propriétaire, Simon est responsable des ressources humaines, et père et fils sont épaulés d’un directeur et d’une directrice adjointe. Simon se considère chanceux d’être si bien accompagné. Il n’y a pas encore de date encerclée sur son calendrier, mais une chose est certaine, il sera prêt!

UN DÉMÉNAGEMENT FORCÉ
La dernière version du Metro Fournier, qui remonte à seulement 13 ans, souffrait d’importants problèmes structurels liés à la présence de pyrrhotite, minéral qui gruge les fondations de béton et qui est malheureusement répandu en Mauricie. Si bien que les Fournier n’ont d’autre choix que de repartir à neuf dans une toute nouvelle épicerie. Accompagnée par la Ville, la famille Fournier investit 14 millions de dollars dans son nouveau commerce construit à tout juste douze pieds de l’ancien et qui a ouvert au mois d’octobre dernier.
Alors que certains auraient décidé de tourner la page, les Fournier sont demeurés positifs. Selon Simon, il était temps de faire des rénovations de toute façon. Les commerçants en ont profité pour agrandir le magasin d’un peu plus de 5 000 pieds carrés, ce qui a notamment permis d’ajouter une plus grande section pour les vins et d’agrandir la section de produits bios et spécialisés. Les Fournier ont résisté à la tendance actuelle consistant à intégrer cette section aux autres sections alimentaires : « On souhaitait, par exemple, répondre facilement à la demande des personnes qui achètent des produits sans gluten par nécessité ». Enfin, l’environnement étant également au cœur des décisions, les entrepreneurs en ont entre autres profité pour aménager une zone consacrée aux matières résiduelles du commerce afin d’améliorer l’efficacité de la récupération de chaleur, en installant un système assez unique au Québec, voire au Canada : ils chauffent les planchers avec la chaleur récupérée de différentes sources de chaleur générées dans le commerce. L’économie de consommation d’électricité est majeure : leur facture est comparable à celle d’un magasin d’une surface moindre de plusieurs milliers de pieds carrés.

UNE MARQUE DE FABRIQUE
La marque de fabrique de la famille Fournier, c’est la proximité avec le client : « Quand il y a une demande, le client sait qu’il peut venir nous voir et qu’on va tout faire pour trouver le produit qu’il cherche », affirme Simon. Les commerçants reçoivent de nombreux commentaires positifs de la part de leur clientèle, notamment sur la qualité du service rendu. Selon le jeune marchand, le grand défi auquel il devra s’atteler dans l’avenir sera de simplifier la vie de ses clients. C’est pourquoi il reste ouvert à tous les projets et à toutes les occasions.
Concluons avec une phrase qui résume parfaitement ce métier que Simon a décidé de faire sien : « J’aime le métier que je fais, l’image que j’en avais quand j’étais jeune n’a pas changé. Beaucoup de défis s’annoncent dans l’avenir, ça me tient motivé, et tous les jours sont différents ».

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