Portrait de détaillante: Karine Bouchard

Juillet 2022

LA SORELOISE REVIENT AU BERCAIL

Native de Sorel-Tracy, Karine Bouchard est la troisième génération d’épiciers de sa famille. Son grand-père possédait un commerce au centre-ville de Sorel sur la rue Charlotte. C’est à cet endroit que son père, Sylvio Bouchard, a appris le métier de boucher. Par la suite, ce dernier est devenu lui-même épicier en tant que franchisé pour Metro.

Ce faisant, Karine a grandi dans le commerce de détail alimentaire, qui était une vraie affaire de famille. « On est trois enfants et tout le monde a travaillé là, explique-t-elle. Ma mère y travaillait également [tout comme] des cousins, des cousines, des oncles, des tantes, c’était très familial. » C’est à 14 ans qu’elle a commencé à travailler au Metro de son père comme emballeuse, avant de devenir caissière à 16 ans et de continuer à progresser dans les différents départements.

À 19 ans, la jeune Soreloise va quitter sa ville natale pour poursuivre ses études à Montréal. « Comme n’importe qui, quand on vient d’une petite ville, on a le goût de changer d’air », affirme-t-elle. Elle a entrepris des études en commercialisation de la mode et est restée dans ce domaine jusqu’à l’âge de 30 ans. Par la suite, elle a eu plusieurs expériences professionnelles et est éventuellement partie en France pour 9 mois. Vers la fin de son voyage, un ami de Sorel l’a contactée et lui a demandé de venir l’aider à revamper une pâtisserie. Ce nouveau défi a fait revenir la Soreloise dans sa ville natale après une quinzaine d’années dans la grande ville.

LE « COUP DE FOUDRE » PROVIGO

De retour à Sorel, elle travaille à la pâtisserie lorsque la pandémie de COVID-19 vient chambouler le déroulement de la vie quotidienne. Comme dans plusieurs secteurs d’activité, elle sera dans le feu de l’action, alors que les méthodes de travail devront être revues et adaptées.

Au même moment, la conjointe de son père, Diane Bergeron, avait des discussions avec Karine pour savoir si elle serait tentée de reprendre son Provigo. La franchise de celle-ci allait bientôt se terminer et allait prendre sa retraite. La jeune femme avait quelques hésitations. « J’ai beau avoir grandi là-dedans, mais mon background des dernières années n’était plus en alimentation », raconte la jeune femme.

Malgré tout, la conjointe de son père l’encourage à rencontrer les dirigeants de Provigo et voir ce qu’il arrivera. Et c’est ce qu’elle a fait. « Quand j’ai rencontré Provigo, je suis restée moi-même. C’était important qu’il y ait une connexion. » Il était également très important pour Karine qu’elle puisse avoir la possibilité de faire entrer des produits locaux et avoir un droit de regard sur les produits qu’elle ferait entrer dans son magasin.

Après cette rencontre, ce fut un coup de foudre pour cette enseigne, car on lui donnait la latitude nécessaire pour exploiter un magasin à son image. Après plusieurs rencontres, elle obtient la franchise du magasin de Sorel-Tracy et en prend possession en novembre 2020.

MON PÈRE, MON MODÈLE

Depuis son jeune âge, la complicité entre père et fille est présente. Pour Karine, son père, Sylvio, est un homme merveilleux et un modèle pour elle dans différentes sphères de sa vie. À l’adolescence, elle aimait déjà se trouver dans une épicerie. Lorsqu’elle travaillait au Metro de son père, plusieurs personnes venaient la voir pour lui dire qu’ils la voyaient reprendre le flambeau un jour. À ce moment-là, ce n’était pas du tout dans ses plans.

Par contre, en vieillissant, les choses évoluent et la place de l’épicerie occupe toujours une place dans le cœur de Karine. Elle nous affirme également que c’est le premier lieu qu’elle visite lorsqu’elle va en voyage!

 Au moment de l’entrevue avec Karine, cela faisait 5 ans que Sylvio avait pris sa retraite. Lorsqu’elle a obtenu la franchise chez Provigo, elle l’a immédiatement appelé. Étant maintenant la voisine de son père, celui-ci s’est rapidement rendu chez elle. « Il est arrivé chez nous en pleurant de joie. Je n’ai jamais vu mon père aussi fier », explique-t-elle avec émotion.

 Depuis qu’elle dirige son magasin, son père, son modèle, est également un mentor et un conseiller précieux. « Il est toujours là pour me donner des conseils. Quand des choses brisent, [c’est] ma personne référence », affirme-t-elle en riant. Selon Karine, quand on est jeune, on ne veut pas faire ce que nos parents font. Pourtant, elle affirme qu’elle fait maintenant un copier-coller professionnel de son père.

L’IMPORTANCE DE L’ACHAT LOCAL

Possédant un magasin à Sorel, Karine est entourée dans la région de nombreux producteurs locaux. L’achat local étant au cœur de sa philosophie d’entreprise, elle réussit à tisser des liens d’affaires importants avec plusieurs producteurs. C’est notamment le cas des Jardins de Massueville, qui retrouvent leurs produits dans le département des fruits et légumes du Provigo Bouchard de la mi-mai à la mi-octobre.

 Selon elle, cette valeur de l’achat local, voire ultralocal, c’est ce qui permet à son commerce de se démarquer des autres épiceries.

Il est certain que la demande des clients pour les produits locaux a augmenté au cours de la pandémie, mais ce n’est pas le seul facteur. Pour Karine, la clientèle est également plus instruite d’un point de vue alimentaire et est à la recherche de nouveautés. Étant elle aussi à la recherche de produits uniques… pourquoi ne pas en faire profiter sa clientèle!

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