Sommet sur l’alimentation : nos impressions
Mai 2017
L’ensemble de l’industrie alimentaire était invité à la 3e rencontre préparatoire du Sommet sur l’alimentation organisée par le MAPAQ. Il s’agissait du dernier rassemblement avant le Sommet présidé par le premier ministre Couillard qui aura lieu à l’automne 2017. Après les consommateurs, les transformateurs et les détaillants, c’était au tour des agriculteurs et des pêcheurs de prendre la parole. Voici nos impressions après avoir assisté à cette série de trois rencontres préparatoires.
S’il y a un élément qui fait l’unanimité parmi les nombreux propos formulés, c’est le suivant : le Québec doit se doter le plus rapidement possible d’une politique alimentaire et celle-ci ne doit pas être tablettée par les prochains gouvernements comme les précédentes. En effet, d’une rencontre à l’autre, les principaux acteurs de l’industrie ont tour à tour exprimé l’importance d’œuvrer dans un environnement législatif et réglementaire stable au sein duquel les intentions et les orientations du gouvernement sont connues d’avance.
Loin d’être banal, il en va de la survie de plusieurs entreprises bioalimentaires. Pour innover et pour répondre aux demandes des consommateurs québécois, l’industrie doit connaître les orientations du gouvernement à court, à moyen et à long terme. Nous évoluons dans un domaine où règne une concurrence féroce et nul ne peut survivre en naviguant à l’aveuglette. L’adoption et la mise en application d’une politique bioalimentaire est donc névralgique.
Le soutien du MAPAQ envers ses clientèles cibles a également fait l’objet de nombreuses interventions. Et il n’était pas seulement question du manque de soutien financier, mais aussi du manque d’accompagnement de la part des employés du MAPAQ. En effet, les enjeux auxquels doivent faire face tant les producteurs, les transformateurs que les détaillants concernent fréquemment plus d’un ministère. Or, à l’heure actuelle, le MAPAQ peine à représenter ses clientèles cibles auprès des autres ministères concernés (p. ex. Finances, Environnement, Sécurité publique, etc.)
À ce sujet, l’ADA souhaite que la nouvelle politique permette une meilleure coordination par le MAPAQ des enjeux entre les entreprises, les ministères concernés et les différentes directions de ceux-ci. Il n’est pas normal qu’on légifère sur le secteur bioalimentaire sans au préalable consulter ses experts. Qui plus est, les dédales bureaucratiques que doivent traverser les entreprises leur coûtent cher à la fois en temps et en argent. C’est autant de ressources qui ne sont pas allouées au développement de leur entreprise ainsi qu’à la satisfaction de leur clientèle.
Finalement, l’importance de stimuler l’achat local était au cœur de bien des discussions. Plusieurs intervenants, dont l’ADA, ont rappelé au ministre du MAPAQ (M. Laurent Lessard) qu’il est crucial que le gouvernement se réengage dans la promotion et dans l’identification des aliments d’ici. À notre avis, cela passe par un réinvestissement significatif dans les organismes Aliments du Québec ainsi que dans le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV).