Agences SAQ : un irritant de trop?
Décembre 2016
Le 1er novembre dernier, la Société des alcools du Québec (SAQ) a acheminé une lettre à l’ensemble des détenteurs d’agence SAQ afin de les aviser que, à compter du 9 janvier 2017, les paiements par carte de crédit ne seraient plus acceptés afin de régler leur commande. Nous avons reçu de nombreux appels de détaillants critiquant la décision unilatérale de la SAQ et nous mentionnant que c’était la goutte qui a fait déborder le vase. Le vin tourne au vinaigre avec la société d’État.
Nous avons donc mis sur pied un comité regroupant les détaillants en alimentation exploitant une agence SAQ de toutes tailles et affiliations. Cela nous a permis d’identifier rapidement l’éventail de leurs irritants. Parmi les éléments soulevés, mentionnons la faible profitabilité offerte aux détaillants, les problématiques liées à l’auto-approvisionnement, le sentiment d’iniquité entre les secteurs de la restauration et celui du détail, l’obligation d’appliquer des planogrammes provinciaux, la gestion des promotions par bulletins, etc.
Par la suite, une rencontre regroupant des détaillants ainsi que les représentants de la SAQ a eu lieu. Loin de tout régler, cette rencontre a plutôt servi à établir un canal de communication. Quelques jours plus tard, la SAQ a proposé aux détenteurs d’agences deux possibilités de modification aux modes de paiement et leur a demandé de se prononcer en faveur de l’une d’elles. La SAQ a expliqué que cette démarche n’était pas une réponse à notre rencontre. La SAQ disait souhaiter sonder ses partenaires quant à de nouvelles façons de faire envisageables.
À l’ADA, nous espérons que les administrateurs de la SAQ feront preuve d’ouverture dans ce dossier. Le modèle des agences permet à la SAQ de gagner et/ou de maintenir des parts de marché tout en engageant peu de frais, voire aucun. Les détaillants font un excellent travail de mise en marché pour le plus grand plaisir des consommateurs, mais avec des marges de profits dérisoires. Depuis longtemps, les exploitants d’agences ont l’impression de ne pas être traités comme de réels partenaires d’affaires de la SAQ. La situation ne doit pas être prise à la légère par les administrateurs de la société d’État. À la lumière des discussions que nous avons avec plusieurs détaillants, sans une écoute attentive et des actions concrètes, il sera difficile pour la SAQ de simplement mettre un couvercle sur la marmite.