Budget provincial 2022-2023 : Un budget prudent et conservateur 

Mars 2022

Le 22 mars dernier, le ministre des Finances, Éric Girard, a déposé son 4e et dernier budget avant les élections provinciales prévues cet automne. Il s’agit d’un budget prévisible et conservateur.  Essentiellement, le gouvernement se concentre sur les missions essentielles de l’État, soit la santé et l’éducation. Il y a quelques mesures ciblées, mais le ministre Girard ne sort pas du cadre habituel des mesures étatiques.

La mesure phare du gouvernement est pour contrer la hausse du coût de la vie en 2022 qui est de prévue à 4,65 %. Le gouvernement donnera une contribution de 500 $ par adulte ayant un revenu de moins de 100 000 $, ce qui équivaut à une dépense de 3,2 milliards pour une seule année. Cela s’ajoute à l’aide gouvernementale de 275 $ qui a été octroyée cet automne pour les personnes qui ont un revenu inférieur à 50 000 $. La grande majorité de vos employés vont bénéficier de cette aide directe du gouvernement.  

Main-d’œuvre

Selon le ministre des Finances, le gouvernement, lors de sa mise à jour économique à l’automne, a déjà accompagné les entreprises pour pallier à la pénurie de main-d’œuvre. Malheureusement, le gouvernement avait ciblé ses propres besoins de main-d’œuvre (santé, éducation) et quelques secteurs économiques, dont la construction. Aucune mesure concernant le secteur du détail alimentaire n’avait été proposée.

Dans ce budget, il y a quelques mesures pour le secteur agroalimentaire. Effectivement, afin d’appuyer des initiatives pour atténuer la rareté de main-d’œuvre dans le secteur bioalimentaire, le gouvernement prévoit 15 millions de dollars sur cinq ans, soit un montant de 3 millions par année. Cette somme servira notamment à :

  • Augmenter la visibilité des emplois du secteur bioalimentaire ;
  • Bonifier les efforts du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation en matière de formation continue ;
  • Encourager la diplomation pour les formations qui mènent à des métiers et à des professions priorisées dans le secteur bioalimentaire. Par exemple, en médecine vétérinaire, en inspection et en boucherie industrielle.

Il ne s’agit pas d’une aide directe aux entreprises reliées au secteur bioalimentaire, mais plutôt de l’accompagnement pour certains groupes. Nous tenterons d’en savoir davantage sur la valorisation du détail alimentaire.

Travailleurs expérimentés

Dans le budget 2019-2020, le crédit d’impôt pour la prolongation de carrière a été bonifié afin d’inciter les personnes de 60 ans ou plus à demeurer sur le marché du travail en leur accordant une aide fiscale maximale de 1 500 $ ou de 1 650 $ selon leur âge. Cette mesure est reconduite jusqu’à 2026-2027. C’est un coût annuel de près de 110 millions du gouvernement.

Un montant de 1 650 $ n’est pas un incitatif financier assez élevé pour qu’une personne décide de demeurer au travail. Sur 48 semaines de travail, c’est un montant d’environ 35 $ par semaine. Est-ce qu’une personne voudra travailler pour bénéficier d’un tel montant ?

Il serait temps que le ministère des Finances réévalue cette mesure et puisse proposer une mesure plus encourageante pour nos employés qui désirent demeurer au travail sans être pénalisée.

Secteur agroalimentaire

Le gouvernement continuera de financer des initiatives reliées à la politique bioalimentaire en ajoutant un montant de 562 millions jusqu’en 2025. Ce montant servira principalement à :

  • Financer des projets d’investissement en transformation alimentaire, en autonomie alimentaire et en agriculture ;
  • Maintenir l’appui aux pêches et à l’aquaculture ;
  • Appuyer des projets de recherche et d’innovation ;
  • Soutenir le développement des marchés et du secteur bioalimentaire.

Il faudra encore une fois insister auprès du gouvernement pour inclure le détail alimentaire dans les programmes d’investissement au MAPAQ. Cependant, nous sommes rassurés que le gouvernement continue d’investir pour soutenir le développement des marchés ce qui a permis de soutenir financièrement notre concours Les Aliments du Québec dans mon panier!.

Environnement

Je n’ai pas besoin de vous rappeler que le gouvernement a décidé de moderniser la gestion des matières résiduelles en optimisant les systèmes de collecte sélective et de consigne. Ainsi, une aide de 18 millions de dollars sur trois ans sera versée à cette fin de manière transitoire jusqu’à l’entrée en vigueur de la modernisation de la collecte sélective et de la consigne, en 2025 (selon le document du ministère des Finances). Un montant de 12,4 millions est réservé pour un programme qui soutiendra le principe de responsabilité élargie des producteurs.

Est-ce que les sommes seront transférées aux deux organismes de gestion désignée pour planifier les deux réformes actuellement en cours ? Il faudra surveiller le détail des programmes qui seront annoncés ultérieurement.

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