États-Unis : Visa tente de convaincre les PME d’arrêter d’utiliser l’argent comptant

Septembre 2017

L’été dernier, Visa a lancé une campagne promotionnelle dans laquelle elle promettait de remettre 10 000 $ à 50 PME du secteur alimentaire (épiceries, restaurants, etc.) ayant choisi de refuser l’argent comptant et qui publiciseraient leurs initiatives en ce sens. Alors que l’ensemble des entreprises, particulièrement les PME, croulent sous les frais de carte de crédit, avouons que l’initiative de Visa a de quoi en choquer plus d’un!

Au Canada, bon an mal an, les frais de carte de crédit coûtent entre 5 et 7 milliards de dollars par année aux commerçants. Le phénomène est similaire aux États-Unis, mais avec des proportions encore plus importantes! Vous comprendrez donc notre grand étonnement quand nous avons lu que, pour appuyer sa démarche, Visa utilisait une étude interne arguant qu’il y avait des économies  majeures à réaliser en refusant d’accepter les paiements en argent comptant.

Bien qu’elle se déroule aux États-Unis, cette situation démontre, une fois de plus, l’incapacité des géants du crédit à proposer de réelles solutions afin de rétablir un certain équilibre dans le système de paiement. Au Canada, la situation n’est pas vraiment plus reluisante. L’engagement volontaire de maintenir un taux de 1,5 % a surtout bénéficié aux grands groupes d’entreprises ayant un pouvoir de négociation.

Depuis trop longtemps les gouvernements qui se sont succédé à Ottawa ont refusé de jouer le rôle qui leur revient, c’est-à-dire d’encadrer l’industrie du paiement adéquatement afin de maintenir une saine concurrence. Entre-temps, les entreprises, et plus particulièrement les PME, continuent de payer des frais exorbitants et espèrent grandement une conclusion heureuse des travaux du groupe de travail mis sur pied par le ministre des Finances du Canada, M. Bill Morneau.

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