Sacs de plastiques : début de la consultation sur le bannissement

Mars 2015

C’est confirmé, les consultations sur le bannissement des sacs de plastique débuteront en mai 2015. L’annonce a été reprise dans différents médias et a été suivie d’une pléiade de commentaires à l’endroit des méchants « sacs d’épicerie ». Faciles à pointer du doigt, ils sont devenus le symbole de la surconsommation, du gaspillage, et ce, même si nos actions ont permis de diminuer de 50 % le nombre de sacs mis en marché.

Il ne suffit pas de donner l’impression de poser un bon geste environnemental, il faut réfléchir à l’empreinte des alternatives proposées.

Que vont faire les consommateurs des sacs réutilisables multimatières (HDPE, LDPE, tissu, coton, etc.) quasi impossibles à recycler une fois leur fin de vie utile atteinte? Ils les jetteront aux ordures? S’ils doivent acheter davantage de sacs à ordure pour remplacer l’utilisation qu’ils faisaient des sacs uniservices, est-ce que le gain environnemental est réellement significatif?

Si la Ville privilégie l’utilisation de sacs oxodégradables (composé chimique de dégradation qui explique que parfois on retrouve les sacs en poussière dans un tiroir) et que ces derniers se retrouvent dans la filière de recyclage, est-ce que l’on risque d’affaiblir les plastiques recyclés? Si on privilégie les sacs biodégradables (à base d’amidon, de maïs ou autre), est-ce que l’on gaspille inutilement des denrées alimentaires? Si on interdit les sacs uniservices, pourrons-nous toujours offrir aux consommateurs des denrées en vrac?

Plusieurs croient à tort que les détaillants en alimentation s’opposent catégoriquement au bannissement des sacs uniservices.

À l’ADA, nous avons multiplié les entrevues afin d’expliquer que ce n’est pas le cas et qu’au contraire, il est plus profitable pour les détaillants de charger un montant pour les sacs uniservices et/ou de vendre un sac réutilisable. De plus, nous expliquons que les sacs d’épicerie en plastique répondent à un besoin des consommateurs. Ils sont minces, légers, résistants, recyclables et souvent même recyclés! D’ailleurs, plus de 50 % des consommateurs réutilisent leurs sacs de plastique à d’autres fins.

Bien qu’il s’agisse d’un débat pertinent, nous sommes persuadés que la Ville de Montréal a un ensemble d’enjeux environnementaux éminemment plus pressant que celui des sacs de plastique. Nous pensons notamment à l’incapacité de la Ville de gérer les matières organiques de ses citoyens. Pourtant, l’enfouissement sera complètement banni d’ici 2020. Tous conviendront qu’il est minuit moins une !

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