Nouvelle hausse de la taxe sur l’alcool
Août 2014
Dans son dernier budget, le nouveau ministre des Finances a choisi de hausser à nouveau la taxe spécifique. Rappelons qu’il s’agit de la seconde hausse consécutive en moins de 2 ans, ce qui représente un bond de 57,5 % depuis 2012. Seule différence par rapport à la hausse précédente : les restaurateurs, eux, n’auront pas à subir d’augmentation.
Les taux de la taxe spécifique sur les boissons alcooliques, qui variaient jusqu’alors en fonction du type de lieu où les boissons sont consommé, sont maintenant uniformisés. Résultat : le gouvernement a décrété une hausse de la taxe pour le secteur de la consommation à domicile (détail alimentaire et SAQ) et une baisse pour le secteur de la consommation sur place
(restaurants, bars, etc.). L’industrie de la restauration évalue que cela représente 27 M$ d’économie pour eux. Pourtant, le gouvernement estime pouvoir générer des recettes fiscales additionnelles de 36 M$ pour 2014. C’est donc dire que le secteur de la consommation à domicile ira chercher 63 M$ additionnels uniquement en 2014.
Précisons que les politiques de prix dans le secteur CSP sont habituellement bien plus élevées que dans le secteur CAD, où la vente de bière est depuis longtemps axée sur les prix minimums.
Donc, depuis le 1er août, la taxe sur la bière est passée de 0,50$ à 0,63$ par litre ou, dans un langage plus usuel, une hausse de 0,05$ par bouteille ou 1,20$ la caisse de 24 bouteilles. Pour ce qui est du vin, la taxe a progressé de 1,12 $ à 1,40$ par litre ou, si vous préférez, de 0,24$ par bouteille. Contrairement à celle décrétée en décembre 2012, la nouvelle hausse
devra s’accompagner d’un ajustement conséquent des prix minimums. Les détaillants n’ont pas à payer, une seconde fois, les frais d’une hausse de taxes. Fait à noter, le ministre Leitao justifiait la hausse de la taxe sur l’alcool au détail pour corriger une « iniquité » envers le secteur de la consommation sur place! Agréable d’entendre que la recherche d’équité entre les réseaux est un objectif du gouvernement. Il nous fera plaisir d’aborder avec lui et ses collègues l’ « iniquité » des heures élargies de vente d’alcool, un éventail élargi d’alcools autorisés (notamment les alcools québécois et les importations privées), la promotion des cépages, etc.