Entrevue avec André Lamontagne
Février 2019
Ministre de l’agriculture, des pêcheries et le l’alimentation du Québec
PARLEZ-NOUS UN PEU DE VOS ORIGINES, ET DE CE QUI VOUS A AMENÉ À ÊTRE ENTREPRENEUR, DÉPUTÉ ET MAINTENANT MINISTRE DE L’AGRICULTURE, DES PÊCHERIES ET DE L’ALIMENTATION?
Je suis originaire de Saint-Félicien au Lac- Saint-Jean. Mon père étant un homme d’affaires dans le monde de l’alimentation, j’ai baigné dès mon jeune âge dans un environnement où l’entrepreneuriat était valorisé. J’ai complété des études en administration en 1982 et me suis ensuite lancé en affaires. Avant d’être élu député de la circonscription de Johnson en 2014, j’ai été propriétaire, partenaire, et administrateur de plusieurs entreprises privées et sociétés oeuvrant dans les secteurs du commerce au détail propriétaire de supermarchés d’alimentation), de la technologie, de l’aviation, et du conseil en gestion. L’agriculture joue un rôle majeur dans la circonscription de Johnson. Depuis ma première élection, j’ai eu l’occasion de me familiariser avec le milieu et de comprendre les défis à relever pour mettre des aliments de qualité sur nos tables. Les agriculteurs sont des entrepreneurs tout comme moi, ce qui nous fait un bon point en commun. Le 18 octobre, le premier ministre m’a fait le privilège de me nommer ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation. Pour moi, c’est une grande marque de confiance qui me donne l’opportunité de mettre mes talents et mon expérience au profit d’une industrie bioalimentaire dynamique, et de le faire en équipe avec mes collègues du MAPAQ qui sont passionnés et très compétents.
QUEL SOUVENIR GARDEZ-VOUS DE VOTRE EXPÉRIENCE DE DÉTAILLANT PROPRIÉTAIRE DE 1986 À 1998?
J’en garde un très bon souvenir. Au-delà du défi de gestion serrée du commerce au détail, j’appréciais le côté humain lié à l’exploitation d’un supermarché. J’adorais m’entretenir avec la clientèle, semaine après semaine, en apprendre sur leurs occupations, leur famille, etc. J’adorais aussi tout le côté travail d’équipe. Pour que le client sorte satisfait de sa visite et nous soit fidèle, ça prend la contribution de plusieurs personnes dévouées. Ce n’était certainement pas seulement l’affaire du propriétaire!
QUELLE EST VOTRE VISION DU DÉTAILLANT PROPRIÉTAIRE EN 2019?
Les détaillants propriétaires offrent un service de proximité à la population en étant au cœur de la commercialisation de produits alimentaires. Pour satisfaire leurs clients, les détaillants doivent avoir une bonne connaissance de leurs attentes et doivent s’adapter à l’évolution des nouvelles tendances
du marché. Ils ont comme rôle de favoriser les circuits courts, ou autrement dit l’achat local, en faisant la promotion des aliments du Québec au gré des saisons. L’arrivée du Répertoire de l’offre de produits bioalimentaires québécois facilitera la vie de plusieurs intervenants de l’industrie bioalimentaire qui souhaitent consommer davantage de produits d’ici.
COMME CONSOMMATEUR, QU’ATTENDEZ-VOUS DE VOTRE ÉPICIER LOCAL?
J’attends de mon épicier local un accueil courtois; une constance dans son offre de service, tant au niveau de la disponibilité des produits, que du service à la clientèle en ayant quelqu’un pour me répondre de façon intéressée quand j’ai besoin d’aide ou d’un conseil; et un service aux caisses expéditif.
SELON VOUS, QUELLES SONT LES PRIORITÉS DE LA FILIÈRE BIOALIMENTAIRE À L’HEURE ACTUELLE?
La Politique bioalimentaire 2018- 2025 adoptée par les partenaires du secteur dresse le portrait des priorités de cette filière. Nos ambitions sont de maintenir un haut niveau de confiance des consommateurs et de développer un secteur bioalimentaire prospère et durable. Puisque chaque ambition comporte son lot de défis, nous orientons nos efforts afin de répondre aux attentes des consommateurs en ce qui a trait à la santé et à l’environnement, d’augmenter les activités des secteurs de production, des pêches et de la transformation alimentaire au Québec et d’accroître la présence des produits bioalimentaires d’ici sur les marchés du Québec, du Canada et de l’étranger Pour surmonter ces défis avec succès, nous nous sommes fixé des cibles concrètes. Nous allons investir 15 milliards de dollars en production agricole, en production aquacole, dans les pêches et en transformation alimentaire et accroître de 6 milliards de dollars les exportations bioalimentaires internationales du Québec. Et puisqu’il nous apparaît primordial de le faire, nous ajouterons aussi 10 milliards de dollars de contenu québécois dans les produits bioalimentaires achetés au Québec. Comme les pratiques d’affaires responsables nous tiennent à coeur, nous augmenterons la part des entreprises agricoles et de transformation alimentaire québécoises qui le sont. En matière de production biologique, nous allons doubler la superficie de production actuelle. De plus, pour les produits aquatiques québécois écocertifiés, nous souhaitons augmenter la part des volumes de 52 % à 70 %. Enfin, il nous apparaît aussi important important d’améliorer la valeur nutritive des aliments transformés au Québec. En outre, je planche déjà sur plusieurs priorités; pensons à notre volonté de rendre accessible un fond récurrent de 50 millions de dollars en agriculture. C’est un investissement que je juge nécessaire pour soutenir et stimuler l’industrie agroalimentaire. Pensons à la réduction du fardeau des taxes foncières. Je compte trouver des solutions dès 2019 pour réformer le programme d’aide financière de façon durable. Pensons à la relève agricole qui se doit d’être soutenue et encouragée pour assurer la pérennité de l’industrie, et j’en passe…
Je souhaite conclure en vous disant que j’ai la volonté de m’investir pour faire prospérer toute la chaîne bioalimentaire de façon durable. Cette prospérité passe par une économie forte, mais également par la réponse aux besoins de nos consommateurs qui recherchent des aliments sains, provenant du Québec et produits dans le respect de l’environnement. Soyez assurés qu’en tant que partenaires, nous allons travailler ensemble pour faire de cette industrie un succès collectif et nous allons nous donner les moyens d’y arriver.