Portrait de détaillants : Gian Carlo et Marie-Noël Paré
Avril 2019
LE GROUPE PARÉ, UNE AFFAIRE DE FAMILLE
Tout commence en 1976, lorsque Michel Paré achète son premier dépanneur, à Magog. Aujourd’hui, le groupe compte 20 dépanneurs et pas moins de 250 employés. Toujours travailleur mais ayant ralenti la cadence, il a préparé la relève et passé le flambeau à ses deux enfants, Gian Carlo et Marie-Noël. Très jeunes, ils ont été bercés dans ce milieu : « J’ai commencé à travailler pour mon père à l’âge de quatorze ans, et j’ai eu mon premier commerce à l’âge de vingt ans », nous dit Marie-Noël, une pointe de fierté dans la voix. Pour Gian Carlo, l’entrée dans le groupe a été un peu plus tardive, mais il a vite attrapé la piqûre et a acheté son premier commerce à 24 ans.
UNE PASSION POUR ELLE, UN DÉFI POUR LUI
Marie-Noël a toujours vu les commerces de son père d’un bon oeil. Pour elle, les dépanneurs étaient des terrains de jeux où s’amuser, rire et jouer. « Je voyais mon père avoir beaucoup de plaisir, je le voyais chanter au travail ! » nous dit-elle avec un large sourire. Naturellement, quand elle a commencé à travailler, elle est tombée sous le charme du commerce de proximité. Avoir ses habitués, connaître personnellement les personnes qui visitent ses établissements, c’est ce qui l’a fait aimer son métier. C’est peu dire que les clients, dont certains l’ont vu grandir, le lui rendent bien. Très rapidement, elle a pris ses marques dans le milieu. Pour sa part, Gian Carlo a été séduit par le côté entrepreneurial d’être propriétaire de plusieurs commerces de proximité. C’est bien pour cela qu’aujourd’hui, il s’occupe principalement des finances et du développement du groupe. Ce qui l’anime, c’est d’agrandir l’organisation : « Moi, c’est plutôt le côté défi, de bâtir; pas un empire, mais quelque chose d’important. »
LE TRAVAIL CHEZ PARÉ
Tout est très bien organisé chez la famille Paré, où l’on sent une grande estime mutuelle. Les rôles se sont répartis naturellement. Les jeunes gestionnaires ont peu l’occasion de se croiser, leurs magasins n’étant pas reliés. Toutefois, ils se font confiance etrespectent le choix de l’autre orsqu’une décision est prise pour l’ensemble des commerces. Le commerce de proximité est une véritable histoire de famille, tout le monde est investi ans l’entreprise et cela se ressent. « Aux réunions de famille, au bord de la iscine, on échange des anecdotes sur les clients et les fournisseurs. » La arque de fabrique des Paré ? Dynamiques, motivés, mais surtout présents : « Pour nous, c’est important d’être proches de nos employés, de nos clients, et de la communauté aussi », disent-ils du même souffle.
LEUR VISION DE L’AVENIR
Marie-Noël nous confie être parfois nostalgique d’un monde pas si lointain, où les gens prenaient le temps de jaser, loin du modèle des commandes en ligne solitaires. Elle nourrit tout de même toujours l’espoir que le dépanneur redevienne un petit magasin général, grâce au contact humain: « Je vois qu’il a encore sa place pour longtemps, c’est le lieu de rencontre de beaucoup de gens. J’ai confiance ! » nous confie-t-elle. Gian Carlo a lui aussi confiance dans l’avenir des commerces de proximité, mais s’inquiète pour celui des stations service, car il observe une baisse des ventes d’essence année après année au Québec. À court terme, l’avenir sera synonyme de travaux, puisque deux commerces seront rénovés et un troisième démoli pour faire entièrement peau neuve. Mais qui sait ce que l’avenir peut réserver… à d’autres projets, concluent avec optimisme les deux jeunes
commerçants.