Consigne sur le vin : une fausse bonne idée !
Avril 2015
À la suite des informations véhiculées dans les médias concernant l’étude du Centre de recherche de l’environnement, de l’agroalimentaire, des transports et de l’énergie (CREATE), l’Association des détaillants en alimentation du Québec (ADA) rappelle au ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, M. David Heurtel, que la consigne sur les bouteilles de vin est une fausse bonne idée et lui demande de rendre l’étude publique dans les plus brefs délais.
Nous attendons avec impatience de voir l’étude puisque, à la lumière des bribes d’informations qui sont véhiculées dans les médias, il semble que le Québec s’apprête à faire un grand pas en arrière. Espérons que ce ne soit pas le cas!
Consigner les bouteilles de vin serait un important recul pour la gestion des matières recyclables au Québec. Loin d’être une solution, cela viendrait anéantir des décennies de travail et de succès pour la collecte sélective au Québec. Le système québécois est le seul au Canada qui dessert 99 % des foyers de porte en porte. C’est le seul dont 100 % des coûts nets de la collecte sélective municipale sont payés par les entreprises. La consigne créerait également une pression démesurée sur un système inefficace que les détaillants en alimentation portent à bout de bras depuis 1984.
Pourquoi chercher à maintenir en place deux systèmes parallèles et qui se nuisent mutuellement? La consigne publique repose sur l’obligation des détaillants à servir d’intermédiaires, alors que la desserte porte-à-porte du bac est dorénavant présente partout au Québec. De plus, elle requiert de ses mandataires, les détaillants alimentaires, des aménagements physiques problématiques et coûteux, dans un contexte de manque d’espace, d’augmentation constante des coûts de loyer et de main-d’œuvre. Parallèlement, les centres de tri crient famine et auraient grand besoin des revenus tirés des matières actuellement détournées par la consigne (p. ex. l’aluminium) notamment afin de moderniser leurs équipements.
Les détaillants continuent chaque jour à prendre leurs responsabilités environnementales non seulement en contribuant financièrement à la collecte sélective, mais aussi en mettant en place de nouvelles mesures de gestion des matières organiques. Ils en ont assez de subir les contrecoups de dédoublements inefficaces et coûteux.