Montréal et le plastique : quelles sont les alternatives écologiques?
Juin 2018
Le 5 juin, le règlement interdisant les sacs de plastique de moins de 50 microns est entré en vigueur sur le territoire de la ville de Montréal. Les contrevenants s’exposent à des amendes de 400 à 4000 $ en cas de récidive. Les sacs biodégradables et oxodégradables sont également interdits.
Rappelons que l’analyse de cycle de vie commandée par Recyc-Québec et publiée le 12 janvier dernier démontrait que le sac de plastique mince était l’option la plus écologique à partir du moment où celui-ci était réutilisé au moins une fois. Se faisant, les nouveaux sacs sont désormais trois fois plus épais et plus facilement réutilisables, mais rien ne prouve que les consommateurs vont changer leurs habitudes à court terme, ce qui pourrait dégrader le bilan environnemental de la ville. De plus, Jean-François Parenteau, membre du comité exécutif de la Ville de Montréal responsable de l’environnement, a déclaré, dans une entrevue à Radio-Canada, envisager de prendre d’autres mesures pour réduire encore l’utilisation du plastique en vue de l’éliminer à terme. Il est préférable de ne pas utiliser de sacs ou de réutiliser ceux que nous avons déjà, mais les détaillants n’ont pas le luxe de ne pas répondre aux besoins des clients qui en demandent.
Au mois de mai, un élu de l’opposition, Francesco Miele, a déposé une motion visant à interdire les bouteilles de plastique dans les services et unités d’affaires de la ville de Montréal, qui a été appuyée par M. Parenteau. L’ADA est inquiète de cette approche à la pièce, au gré des considérations du moment, sans consultation des associations représentant les parties prenantes directement concernées. Il est important de mesurer les impacts d’une initiative de la sorte sur une catégorie, un secteur et la substitution qu’en feront les consommateurs. Rappelons que les détaillants n’ont pas attendu une réglementation pour mettre en place plusieurs initiatives en magasin, comme le code volontaire de réduction des sacs d’emplette de 2008 à 2012, qui a permis une baisse de 62 % des sacs dans les commerces d’alimentation. Les détaillants sont prêts à considérer toute alternative écologique dont l’efficacité est prouvée au niveau scientifique, plus abordable au niveau financier et disponible dans un échéancier raisonnable.