La consigne élargie fait l’actualité
Octobre 2019
Au cours des derniers mois,
quelques articles de presse ont mentionné que le gouvernement du Québec
songeait à un important élargissement de la consigne. Notamment, un article de
Geneviève Lajoie du Journal de Montréal, relatait que le gouvernement
Legault souhaite instaurer une consigne de 10 cents pour tous les contenants de
boisson, que ce soit les bouteilles d’eau, ou de jus, mais aussi les bouteilles
de vin et de spiritueux. Toujours selon cet article, le gouvernement
souhaiterait mettre en place 400 centres de dépôt des produits consignés tout
en maintenant 1 500 points de retour dans des commerces alimentaires sur
les 8 000 actuels. Or, beaucoup de questions demeurent en suspens.
Suite à son passage en commission
parlementaire, les médias ont abondamment répété que la Société des alcools du
Québec ne serait maintenant plus opposée à une consigne sur les bouteilles de
vin et de spiritueux. La Société d’État dit cependant ne pas pouvoir reprendre
ces contenants, ses magasins ne possédant pas l’espace nécessaire pour
accueillir les 200 millions de contenants que cela représenterait annuellement.
Apportant de nombreux bémols, la SAQ a aussi averti les parlementaires que ce
scénario d’élargissement de la consigne risque d’avoir un impact négatif sur la
génération de gaz à effet de serre et sur la collecte sélective, qui serait
grandement fragilisée.
Nous ne sommes pas complètement
surpris de la sortie de la SAQ qui, grosso modo, se dit prête à accepter une « mauvaise
solution » à condition de ne pas avoir à la gérer. À l’ADA, comme la SAQ,
nous ne voyons pas comment nos établissements pourraient récupérer davantage de
contenants. Les contenants de verre étant les plus encombrants et nécessitants
le plus de manipulation, nous sommes extrêmement préoccupés par les scénarios
avancés. Nous espérons que le gouvernement fera preuve de considération pour
les détaillants en alimentation qui tiennent le système de consigne à bout de
bras depuis des décennies.
Lors d’une sortie médiatique ayant
suivi les travaux de la commission parlementaire, le Ministre a
mentionné : « S’il y a des sites de dépôt (…), on ne veut pas
forcer le commerçant, la succursale de la SAQ, le dépanneur du coin à récupérer
toutes les matières qu’ils mettent sur le marché, car physiquement, ils n’ont
pas l’espace pour le faire ».
Notre message semble avoir été
entendu, car le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les
changements climatiques, Benoît Charrette, a accepté de rencontrer les
représentants de l’industrie, dont l’ADA, à l’occasion d’une rencontre de
travail qui se tiendra au début de l’automne.
Surveillez nos infolettres pour en savoir
davantage sur les intentions réelles du gouvernement Legault.